Demande alimentaire en forte hausse : la Banque Alimentaire sonne l’alerte

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Depuis le début de la crise COVID19 en mars dernier, en dépit des mesures de confinement, la Banque Alimentaire de Martinique continue sa mission d’aide aux plus démunis avec des équipes toujours très mobilisées. Néanmoins, avec une demande en hausse de 60%, ses stocks sont aujourd’hui au plus bas et elle lance un appel à l’aide.

Un acteur très mobilisé

Pour faire face à cette pandémie sans précédent du COVID 19, la Banque Alimentaire a ​mis en place des moyens exceptionnels tout en assurant la protection des salariés et bénévoles au travers des gestes barrières et des matériels de protections à sa disposition. Depuis 2 mois, des bénévoles et salariés sont restés mobilisés. Chaque jour, des équipes de 8 personnes en moyenne, pour le respect de la distanciation sociale, œuvrent consciencieusement à la préparation, à la livraison de colis dans les délais, ainsi que la qu’à récupération de denrées dans les supermarchés et entreprises locales. Les équipes ont certes été réduites, mais l’organisation mise en place ​jusqu’à maintenant a permis de répondre efficacement aux besoins​.

Des besoins en forte hausse

Depuis le début de la crise sanitaire, les partenaires associatifs de la Banque Alimentaire de Martinique, d’habitude au nombre de 46, relaient pour la plupart la distribution des denrées pour répondre aux besoins des personnes en grande difficulté. Mais face à une demande en hausse, de nombreux CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) ont été contraints de ​mettre en place une aide alimentaire d’urgence et font appel pour cela à la Banque Alimentaire. Ainsi 22 CCAS et 6 nouvelles associations ont signés ces dernières semaines une convention de partenariat COVID-19, soit 28 partenaires nouveaux à servir. Le nombre de bénéficiaires s’élèvent désormais à plus de 5000 soit ​une hausse de 60 % et près de 50 tonnes supplémentaires distribuées.

Des niveaux de stocks devenus critiques

La forte sollicitation de la Banque Alimentaire de Martinique a eu pour conséquence directe un ​épuisement de ses stocks​ : en mars et avril, l’équivalent de 4 mois de denrées ont été distribués. Les produits de première nécessité tels que les pâtes, le riz, l’huile, le sucre, les légumes secs, les conserves de légumes et de viandes font désormais défauts. Les stocks résiduels sont des produits de l’union Européenne, principalement des conserves de légumes et de viande et de poisson, qui vont permettre de réaliser des colis pendant encore quelques semaines seulement​. Avec un objectif à maintenir : ​garantir le principe d’équité pour que chaque bénéficiaire soit servi de la même façon quel que soit le point de distribution.

Une contrainte réglementaire d’hygiène et de sécurité toujours présente

Soumise aux normes d’hygiène et de sécurité alimentaire identiques à celles des professionnels, la Banque Alimentaire doit aussi veiller à ce que ces règles soient respectées en temps de crise. Les équipes s’assurent de distribuer des denrées en conformité avec les recommandations du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation​ ​et avec les ​règles d’hygiène et de sécurité alimentaires définis par l’administration​ :

  •   la Date Limite de Consommation (DLC), qui est indiquée sous la forme « à consommer jusqu'au... » et qui concerne les produits réfrigérés périssables, limite la distribution à la date indiquée,
  •  la Date de Durabilité Minimale (DDM), qui est indiquée sous la forme « à consommer de préférence avant... » et qui concerne les produits non périssables, permet de continuer la distribution tant que le produit ne présente aucun risque sanitaire.

Appel à la mobilisation de tous

Poussée par la demande, la Banque alimentaire n’a pas hésité à acheter pour plus de 8000 € de denrées sur ses fonds propres (destinés initialement a des remplacements de camions) et à solliciter sans attendre la Fédération Française des Banques Alimentaires qui a acheminé en urgence, avec le concours de FRUIDOR, 2 containers de denrées provenant d’industriels et de Banques Alimentaires de métropole. Des entreprises locales, dans la mesure de leur possibilité, ont également participé à l’action et fait des dons de denrées alimentaires.

Mais le besoin est de plus en plus pressant et la Banque Alimentaire de Martinique va avoir besoin du soutien de tous​, comme l’explique Serge Pognon, son Président :

​« Nous faisons appel à tous pour soutenir l’action de la Banque Alimentaire et de ses partenaires. En effet à ce rythme et sans soutien, nous ne pourrons, même avec notre bonne volonté continuer encore longtemps notre mission. Nous appelons donc tous les industriels, producteurs, acteurs de la grande distribution, particulier qui a le désir nous aider, à reconstituer nos stocks pour continuer de poursuivre notre mission​ ».